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Pourquoi un sourire (spontané) dit le bonheur
et le fait ?

Sourire, c’est exprimer. Un sentiment comme un ressentiment. Sourire, quand c’est sincère, c’est partager de la joie. Sourire, c’est aussi et surtout bon pour la santé. La sienne et celle des autres. De beaucoup d’autres !

Chaque jour qui passe, mon fils devient un peu plus un homme. Un jeune homme, tout au moins. Un statut qu’il affirme en me répondant de manière cavalière, en me contredisant autant que possible et en dédaignant mes conseils, mon expérience se confondant à ses yeux avec un passé poussiéreux. Cette saine hostilité qui, selon Freud, est essentielle à sa construction mentale, m’est parfois pesante, même si je n’en laisse rien paraître. Alors, pour mieux la supporter et contribuer ainsi au mûrissement de ma progéniture, je vais puiser au plus profond de moi, dans cette mémoire tant moquée, des souvenirs tendres sur lesquels construire mon abnégation.

Je n’en manque pas car, mon rejeton est pareil à Lucifer dont le Carthaginois Tertullien, l’un des premiers théologiens chrétiens, a pu dire qu’il était le « plus sage de tous les anges avant d'être le diable ». Et parmi toutes les belles et douces images que j’ai de la chair de ma chair, il en est une, l’une des plus anciennes, que je chéris plus particulièrement : celle du premier sourire dont il m’a réchauffé.

Je me souviens parfaitement des circonstances. Ce jour-là, je donnais le bain à la crevette qui illuminait ma vie depuis quelques semaines déjà. Quand je l’ai sorti de l’eau où il devait se trouver bien, le chérubin m’a fait un gros caprice, couinant, mécontent, tout le temps que je le séchais. Pour le faire taire, j’ai pris ma grosse voix et, après un instant de surprise, il a répondu à ce qu’il avait dû pressentir comme une menace par… son premier sourire.

UN DIALOGUE SANS LES MOTS

C’est un fait : bien avant de rire et, plus encore, de parler, mon loustic, comme tous les bébés du monde, a souri. Par bonté d’âme ? Naïf ! Par pur reflexe. En effet, pour mon diablotin comme pour tous les nourrissons, le sourire est, dans un premier temps, une défense actionnée par son instinct de survie. C’est en tout cas l’idée développée par Desmond Morris. Pour cet éthologue britannique, les toutes premières risettes du bambin sont à ranger parmi les armes de manipulation massive. Elles n’ont en effet d’autre finalité que de faire fondre les cœurs et d’assurer ainsi au bout de chou un entourage conciliant et protecteur.  

Il n’y a pas que de l’intérêt derrière l’air réjoui des tout petits. En effet, après quelques mois, ce qui relève au départ de l’instinct (le sourire de défense) ou du réflexe (le fameux sourire « aux anges » qui témoigne du bien-être du moutard) se fait intentionnel. Bébé sourit à tout va pour exprimer sa tendresse et, plus encore, pour se nourrir de celles de ses parents. « Je t’aime », disent les sourires de l’un, « Moi aussi » répondent ceux des autres, et ce ping-pong permet au bambin d’affirmer et d’affermir ses liens avec ses géniteurs et, du même coup, sa confiance en lui et sa sérénité.

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À huit mois passés, Bébé élargit encore son vocabulaire. Son sourire n’est plus systématiquement une déclaration ; il se fait aussi connivence. Un objet lui plait ? Il lui sourit avant de tourner son minois béat dans votre direction. Il fait alors davantage qu’exprimer sa joie ou sa satisfaction ; il vous y associe. « C’est chouette, non ? » vous dit sa mine hilare, réclamant ainsi votre complicité ou votre assentiment.

SOURIRE, C'EST EMBRASSÉ LA VIE

Le sourire est donc l’un des tout premiers moyens d’expression de l’homme et, sans doute, le plus efficace. Et il le reste tout au long de la vie ! Qu’on se le dise, ses pouvoirs magiques ne disparaissent pas en même temps que nos couches-culottes. Non, c’est juste qu’en grandissant, nous les oublions. Un enfant sourit quatre cents fois par jour en moyenne ; un adulte vingt fois à peine. Un constat d’autant plus regrettable que le sourire est la clé de la réussite dans bien des domaines. Les relations amoureuses… Selon un sondage Baileys-Ifop, 37 % des femmes le classent ainsi en tête des atours masculins, loin devant le regard (deuxième, mais avec seulement 13 %). Le monde professionnel… Des études ont montré que les gens souriants sont jugés largement plus compétents, plus entraînants et plus convaincants que ceux qui se veulent sérieux. Et, surtout, la vie sociale… Un sourire change le monde. Le nôtre, pour commencer !

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Quand nous sourions, nous nous faisons du bien. Cela renforce notre système immunitaire, réduit les tensions musculaires, diminue notre taux de cortisol (l’hormone du stress) et accroît, à l’inverse, notre niveau d’endorphine, de dopamine et de sérotonine (celles du bonheur), déclenchant alors un cercle vertueux : plus on sourit, plus on se sent bien, plus on se sent bien, plus on sourit ! En activant près d’une vingtaine de muscles différents, un sourire réduit les rides naturellement et nous fait ainsi paraître plus jeune.

Le résultats de tous ces bienfaits : sourire nous fait mourir plus vieux ! Une étude de la Wayne State University de Détroit l’accrédite. Ses instigateurs ont comparé les portraits officiels de deux cent trente joueurs engagés dans la Ligue professionnelle de baseball en 1952. Il les ont classés en trois catégories : les joueurs qui ne sourient pas sur la photo, ceux qui sourient un peu, ceux qui sourient franchement. Ils ont ensuite établi pour chacune d’elle l’âge moyen des décès : soixante-douze ans pour la première, soixante-quinze pour la seconde, soixante-dix-neuf pour la troisième. Ça fait réfléchir, non ?

LA PLUS HEUREUSE DES PANDÉMIES

Encore mieux : quand nous sourions, nous faisons du bien aux autres ! Ce n’est pas moi qui le dit, mais des chercheurs britanniques qui, armés d’IRM et de cardiofréquencemètres, ont mesuré le plaisir que nous procurait une barre de chocolat et la photo de l’un de nos proches en train de sourire. Le résultat ? Pour éprouver un plaisir égal à celui que vous apporte le sourire d’un ami, il vous faut engloutir deux cents barres de chocolat. Le visage hilare de votre amoureux est trois fois plus puissant. Quant au sourire de votre enfant, il fait des ravages : il est équivalent à deux mille Twix !

« UN SOURIRE NE COÛTE RIEN,
MAIS IL RAPPORTE BEAUCOUP ;
IL ENRICHIT CELUI QUI LE REÇOIT
SANS APPAUVRIR CELUI QUI LE DONNE.  »

Frank Irving Fletcher
Mais il n’est pas besoin d’amour et d’amitié pour répandre la joie. Ça marche même avec des inconnus. Des scientifiques ont d’ailleurs étudié la propagation du bonheur porté par un simple sourire. Leur conclusion est spectaculaire : le sourire est bien plus contagieux que la COVID-19. Souriez de bon matin au chauffeur du bus, au serveur de votre café, à un collègue de bureau et, à la fin de la journée, par une simple réaction en chaine, vous serez responsable de cinq cents sourires.

Cet effet « boule de neige » a même était quantifié par la Framingham Heart Study, une célèbre étude de santé menée pendant plusieurs décénies sur la population de Framingham, une petite ville du Massachusetts. Elle a établi que la présence d’un.e ami.e joyeux.se (que l'on peut donc raisonnablement espérer souriant.e) dans un rayon d’environ 1,6 kilomètre de chez vous augmente vos chances de trouver le bonheur de 25 %. L'un.e vos proches voisin.es est un rayon de soleil ? Bingo ! La probabilité que vous vous sentiez heureux.se grimpe à 34 %. Pensez-y la prochaine fois que vous visiterez un appartement avec un agent immobilier. Au lieu de l’interroger sur la proximité de l’école ou de la Poste, demandez-lui plutôt où se trouve le bienheureux le plus proche !

MÉFIEZ-VOUS DES IMITATIONS

Attention, toutefois, tous les sourires ne se valent pas ! Seuls les sourires spontanés, parce qu’ils sont désintéressés, sont bénéfiques pour soi comme pour les autres. Or, il en va des sourires comme des mots : ils ne viennent pas tous du cœur. Avec l’âge, la palette des sourires ne cesse en effet de s’étoffer. Le Californien Paul Ekman, l’un des grands spécialistes mondiaux de la communication non verbale, a recensé dix-huit types de sourire différents dont un petit tiers à peine est empreint d’une joie véritable.

Le sourire extatique que nous affichons après un orgasme ou, plus sagement, devant un paysage fabuleux, est assurément de ceux-là. Tout comme le sourire de ravissement, empli de l’amour désintéressé que l’on éprouve pour son enfant, un parent ou un animal de compagnie. Citons encore le sourire méditatif, à la façon du dalaï-lama, qui transpire la sérénité et la bonté, le sourire épuisé qui conclut un effort avec la fierté du travail accompli et, last but not least, le sourire amoureux. Cette béance béate nous vient avec le premier baiser du Prince charmant ou de la Reine de cœur et nous quitte sitôt que nous comprenons qu’il y a eu une erreur de casting.

Mais à côté de ce sextet qui fait swinguer notre existence, nous fabriquons de toute pièce bien d’autres sourires. Il y a, par exemple, le sourire d’endurance (ou d’auto-encouragement) : on sourit alors même qu'on en a pleine les bottes. Le calme avant la tempête, qu'elle fasse gronder le tonnerre ou pleuvoir des larmes. Il y a les sourires de domination : ironiques, méprisants, cyniques ou sadiques, ils blessent ou menacent. Mais le gros du bataillon est formé par les sourires d’affiliation, facteurs essentiels du « vivre ensemble ». C’est avant tout le sourire de politesse qui vient avec un bonjour ou un merci.  Mais c’est aussi le sourire enjôleur du dragueur ou de la star en plein photocall, le sourire commercial du vendeur et celui, sirupeux, du diplomate, trois armes de manipulation massive. Et puis, il y a le sourire de gêne, ce sourire « oups » qui nous vient aux lèvres quand on a commis une bêtise. Lui, il s’apparente à une excuse.
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Vilains rictus ou sourires de façade, tous les sourires forcés ne sont pas forcément mal intentionnés. Au contraire, beaucoup d’entre-eux établissent entre les individus des relations apaisées, courtoises ou rassurantes. C’est ainsi que l’hôtesse de l’air (ou le steward) est tout sourire en vous accueillant à bord. Avouez que si elle vous tirait la tronche, l’idée de vous envoyer en l’air dans un grand tube en ferraille vous paraîtrait bien moins sympathique. En revanche, ne vous laissez pas avoir par son autre sourire, celui qu’elle vous sert quand elle vous présente le chariot des produits duty free. Celui-là est essentiellement motivé  par la perspective d'une commission sur les ventes.

Nous pouvons aussi nous construire un sourire comme Naf Naf une maison de briques : parce que l’homme est un loup pour l’homme et qu’il peut être parfois utile de masquer nos faiblesses ou nos déceptions. Qui n’a jamais sourit crânement à la sortie des montagnes russes, exagérément à la fin d’une blague grivoise de son chef de service ou poliment devant la bouteille de piquette ou le pâle bouquet apporté par un invité ? Dans tous les cas, on donne le change, que ce soit pour sauver son amour propre, sa carrière ou une amitié.

DISCERNER LE VRAI DU FAUX

Cette faculté de nos semblables à sourire sur commande pose néanmoins une question : en la matière, comment reconnaître le vrai du faux ? À la grandeur du sourire, pour commencer. Un sourire authentique est franc, les lèvres ouvertes laissant apparaître les dents. Mais il n’est pas pour autant exubérant. Un immense sourire, façon Ultra Brite, trahit souvent une simulation maladroite. La durée entre également en ligne de compte : les sourires authentiques sont assurément les plus longs. Mais c’est surtout à son regard que l’on jauge de la sincérité de son vis-à-vis. Quand on est joyeux, on a en effet le sourire… jusqu’aux yeux !

Depuis le XIXe siècle et les travaux du Guillaume Duchenne de Boulogne, le père de la neurologie, on sait qu’un sourire construit ne mobilise le plus souvent que les seuls zygomatiques, ces muscles qui actionnent la lèvre supérieure. Le sourire naturel, lui, engage également les muscles orbiculaires de la paupière, ceux qui décident des fameuses pattes-d’oie, ces petites rides qui se forment au coin des yeux. Il y a peu, on a même observé que le sourire vrai s’accompagne d’un léger froncement des sourcils, commandé par les muscles corrugateurs. Bref, quand on est vraiment décontracté, on contracte tous azimuts !
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Je sais ce que vous pensez : cela fait beaucoup de critères à analyser en un instant. Rassurez-vous, ce diagnostic se fait sans que vous vous en rendiez vraiment compte. En effet, parce qu’il est capable de traiter quatre milliards d’informations à la seconde (contre deux mille, seulement, pour le conscient), votre inconscient se charge de tout. Comment ? En rejouant le sourire qui nous est offert. Telle est la conclusion des travaux de Sebastian Korb (Université du Wisconsin-Madison), Didier Grandjean (Université de Genève) et de leur équipe. Menée en 2014, leur expérience a établi que nous reproduisons, par micro contractions, le schéma musculaire de notre vis-à-vis. Invisible à l’œil nu, ce mimétisme que l’on nomme aussi la cognition incarnée, nous permet de juger concrètement de l’émotion d’autrui et, du même coup, de son authenticité.

CHAMPIONS DU MONDE... DU TIRAGE DE GUEULE

Qu’il soit sincère ou simulé, un sourire fait tout le temps de l’effet. Mais sa perception n’est pas la même dans les deux cas. L’impact d’un sourire fabriqué dépend en grande partie de la culture de celui qui le reçoit. Pour les Norvégiens, il fait de vous un fou. Pour les Indiens où l’on corrompt le sourire aux lèvres, il dénonce le menteur. À l’inverse, pour les Américains, le sourire d’un commerçant est ainsi une marque de respect, de dynamisme et de convivialité. Pour les Chinois, c’est une politesse élémentaire. « Celui qui ne sait pas sourire ne pourra pas tenir une affaire » dit d’ailleurs un proverbe autochtone. En revanche, pour les Russes (et pour pas mal de leurs voisins d’Europe de l’Est), un tel sourire relève de l’hypocrisie et de la sournoiserie.

C’est que chez Poutine et ses compatriotes, c’est simple, on ne simule pas. Parce que la vie dans cette partie du monde n’a jamais été facile et ne l’est toujours pas, les codes de la politesse exigent en effet que l’on se montre sérieux et réservé en public. Quand le bonheur est rare, on ne l’étale pas, pas plus qu’on ne le galvaude par un rictus. Du coup, les Russes — qui ne font rire personne, à part peut-être ceux qui profitent encore de leurs subsides, de leur pétrole à bas coût et de leurs coups tordus — ne sourient que lorsqu’ils sont vraiment joyeux et entourés de leurs proches. D’où leur réputation d’être aussi froids que la toundra sibérienne.

« C'EST SOURIRE QUI REND HEUREUX ! »

William James
S'il est incontestablement fâcheux, le Russe est-il pour autant le roi des grincheux ? Pas sûr ! Alors, à qui le trône ? Certainement pas aux Namibiens ni aux Panaméens qui sont les champions incontestés du sourire. Du moins si l'on en croit un rapport de l'OCDE, le très sérieuse Organisation de coopération et de développement économiques, fondé sur des données collectées par l'institut Gallup. Ce dernier a posé la même question dans cent quarante-trois pays du monde : « avez-vous ri ou souri hier ? ». Ils ont été 89 % à répondre oui au Panama et en Namibie, un taux plus de deux fois supérieur à celui de la Serbie et de la Georgie.

Le premier sinistre n'est pas davantage à chercher outre-Manche. En 2010, le psychologue polonais Piotr Szarota s'est amusé à comparer les photos de profil de deux mille internautes dans dix pays différents. Son verdict ? Les Anglais sont les plus souriants, les trois quarts d'entre eux affichant leur plus beau smile à l'écran. Il est facile d'imaginer qu'ils ont la même mine radieuse au pub comme au stade, surtout après quelques pintes. Et ça doit encore sourire davantage dans les salons d'esthétique, de thé ou de coiffure londoniens, des endroits fréquentés majoritairement par les femmes. Il y a vingt ans de cela, en analysant plus de cent soixante études différentes, la psychologue Marianne LaFrance, professeure à l'université de Yale, a établi, en effet, que les femmes sont « de façon significative » plus souriantes que les hommes.  

Bon, tout ça ne résout pas notre problème : cette couronne, on la pose sur la tête de qui ? Des Gaulois, peut-être bien. Dans le classement établi par Piotr Szarota, la France apparaît comme l’un des pays les moins souriants d’Europe. Une sinistrose qu’est venu confirmer Kuba Krys. Cet autre psychologue polonais a étudié la valorisation du sourire dans plus d’une quarantaine de pays. Et, sans que leur culture, leurs conditions de vie ou les normes comportementales qui régissent leur société ne l’expliquent, les Français sont parmi ceux qui apprécient le moins un sourire qu’il soit de joie ou de politesse. Une tiédeur qui, forcément, n’invite pas à la pratique. D’où ça nous vient ? De notre mauvais caractère, sans aucun doute ! « Carrément méchant, jamais content », chantait d’ailleurs Alain Souchon au début d’une carrière qui l’aura vu moquer, avec autant de talent que de malice, les petits travers de l’Hexagone.

Voilà pourquoi, comme la majorité de mes compatriotes, je suis bougon, ronchon, grognon. Mais je me soigne. Je souris de plus en plus (et sincèrement) à la vie pour que la vie me sourit. Parce que j’ai compris au fil des ans que le sourire, qu’il soit feint ou honnête, est une force, une énergie, un vrai moment d’humanité. Et je ne sais pas vous, mais moi, de le savoir et de me dire que je vais mourir moins con (et le plus tard possible), ça me ravit. Et je n’en ai que davantage le sourire. Voilà ce qui s'appelle un cercle vertueux, non ?
Crédits photo :
Jeune fille — Pexels, via Pixabay
Maman et son bébé : Wesley Tingey, via Unsplash

Jeune homme - Elizeu Dias, via Unsplash
Le chien qui sourit : Tetiana, via Adobe Stock
L'homme : Christian Buehner, via Unsplash
Et puisqu'il se dit qu'en France, tout se termine par une chanson, je vous offre celle-là :
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Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

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Pourquoi un sourire (spontané)
dit le bonheur et le fait ?

Sourire, c’est exprimer. Un sentiment comme un ressentiment. Sourire, quand c’est sincère, c’est partager de la joie. Sourire, c’est aussi et surtout bon pour la santé. La sienne et celle des autres. De beaucoup d’autres !

Chaque jour qui passe, mon fils devient un peu plus un homme. Un jeune homme, tout au moins. Un statut qu’il affirme en me répondant de manière cavalière, en me contredisant autant que possible et en dédaignant mes conseils, mon expérience se confondant à ses yeux avec un passé poussiéreux. Cette saine hostilité qui, selon Freud, est essentielle à sa construction mentale, m’est parfois pesante, même si je n’en laisse rien paraître. Alors, pour mieux la supporter et contribuer ainsi au mûrissement de ma progéniture, je vais puiser au plus profond de moi, dans cette mémoire tant moquée, des souvenirs tendres sur lesquels construire mon abnégation.

Je n’en manque pas car, mon rejeton est pareil à Lucifer dont le Carthaginois Tertullien, l’un des premiers théologiens chrétiens, a pu dire qu’il était le « plus sage de tous les anges avant d'être le diable ». Et parmi toutes les belles et douces images que j’ai de la chair de ma chair, il en est une, l’une des plus anciennes, que je chéris plus particulièrement : celle du premier sourire dont il m’a réchauffé.

Je me souviens parfaitement des circonstances. Ce jour-là, je donnais le bain à la crevette qui illuminait ma vie depuis quelques semaines déjà. Quand je l’ai sorti de l’eau où il devait se trouver bien, le chérubin m’a fait un gros caprice, couinant, mécontent, tout le temps que je le séchais. Pour le faire taire, j’ai pris ma grosse voix et, après un instant de surprise, il a répondu à ce qu’il avait dû pressentir comme une menace par… son premier sourire.

UN DIALOGUE SANS LES MOTS

C’est un fait : bien avant de rire et, plus encore, de parler, mon loustic, comme tous les bébés du monde, a souri. Par bonté d’âme ? Naïf ! Par pur reflexe. En effet, pour mon diablotin comme pour tous les nourrissons, le sourire est, dans un premier temps, une défense actionnée par son instinct de survie. C’est en tout cas l’idée développée par Desmond Morris. Pour cet éthologue britannique, les toutes premières risettes du bambin sont à ranger parmi les armes de manipulation massive. Elles n’ont en effet d’autre finalité que de faire fondre les cœurs et d’assurer ainsi au bout de chou un entourage conciliant et protecteur.  

Il n’y a pas que de l’intérêt derrière l’air réjoui des tout petits. En effet, après quelques mois, ce qui relève au départ de l’instinct (le sourire de défense) ou du réflexe (le fameux sourire « aux anges » qui témoigne du bien-être du moutard) se fait intentionnel. Bébé sourit à tout va pour exprimer sa tendresse et, plus encore, pour se nourrir de celles de ses parents. « Je t’aime », disent les sourires de l’un, « Moi aussi » répondent ceux des autres, et ce ping-pong permet au bambin d’affirmer et d’affermir ses liens avec ses géniteurs et, du même coup, sa confiance en lui et sa sérénité.

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À huit mois passés, Bébé élargit encore son vocabulaire. Son sourire n’est plus systématiquement une déclaration ; il se fait aussi connivence. Un objet lui plait ? Il lui sourit avant de tourner son minois béat dans votre direction. Il fait alors davantage qu’exprimer sa joie ou sa satisfaction ; il vous y associe. « C’est chouette, non ? » vous dit sa mine hilare, réclamant ainsi votre complicité ou votre assentiment.

SOURIRE, C'EST EMBRASSÉ LA VIE

Le sourire est donc l’un des tout premiers moyens d’expression de l’homme et, sans doute, le plus efficace. Et il le reste tout au long de la vie ! Qu’on se le dise, ses pouvoirs magiques ne disparaissent pas en même temps que nos couches-culottes. Non, c’est juste qu’en grandissant, nous les oublions. Un enfant sourit quatre cents fois par jour en moyenne ; un adulte vingt fois à peine. Un constat d’autant plus regrettable que le sourire est la clé de la réussite dans bien des domaines. Les relations amoureuses… Selon un sondage Baileys-Ifop, 37 % des femmes le classent ainsi en tête des atours masculins, loin devant le regard (deuxième, mais avec seulement 13 %). Le monde professionnel… Des études ont montré que les gens souriants sont jugés largement plus compétents, plus entraînants et plus convaincants que ceux qui se veulent sérieux. Et, surtout, la vie sociale… Un sourire change le monde. Le nôtre, pour commencer !

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Quand nous sourions, nous nous faisons du bien. Cela renforce notre système immunitaire, réduit les tensions musculaires, diminue notre taux de cortisol (l’hormone du stress) et accroît, à l’inverse, notre niveau d’endorphine, de dopamine et de sérotonine (celles du bonheur), déclenchant alors un cercle vertueux : plus on sourit, plus on se sent bien, plus on se sent bien, plus on sourit ! En activant près d’une vingtaine de muscles différents, un sourire réduit les rides naturellement et nous fait ainsi paraître plus jeune.

Le résultats de tous ces bienfaits : sourire nous fait mourir plus vieux ! Une étude de la Wayne State University de Détroit l’accrédite. Ses instigateurs ont comparé les portraits officiels de deux cent trente joueurs engagés dans la Ligue professionnelle de baseball en 1952. Il les ont classés en trois catégories : les joueurs qui ne sourient pas sur la photo, ceux qui sourient un peu, ceux qui sourient franchement. Ils ont ensuite établi pour chacune d’elle l’âge moyen des décès : soixante-douze ans pour la première, soixante-quinze pour la seconde, soixante-dix-neuf pour la troisième. Ça fait réfléchir, non ?

LA PLUS HEUREUSE DES PANDÉMIES

Encore mieux : quand nous sourions, nous faisons du bien aux autres ! Ce n’est pas moi qui le dit, mais des chercheurs britanniques qui, armés d’IRM et de cardiofréquencemètres, ont mesuré le plaisir que nous procurait une barre de chocolat et la photo de l’un de nos proches en train de sourire. Le résultat ? Pour éprouver un plaisir égal à celui que vous apporte le sourire d’un ami, il vous faut engloutir deux cents barres de chocolat. Le visage hilare de votre amoureux est trois fois plus puissant. Quant au sourire de votre enfant, il fait des ravages : il est équivalent à deux mille Twix !

« UN SOURIRE NE COÛTE RIEN,
MAIS IL RAPPORTE BEAUCOUP ;
IL ENRICHIT CELUI QUI LE REÇOIT
SANS APPAUVRIR CELUI QUI LE DONNE.  »

Frank Irving Fletcher
Mais il n’est pas besoin d’amour et d’amitié pour répandre la joie. Ça marche même avec des inconnus. Des scientifiques ont d’ailleurs étudié la propagation du bonheur porté par un simple sourire. Leur conclusion est spectaculaire : le sourire est bien plus contagieux que la COVID-19. Souriez de bon matin au chauffeur du bus, au serveur de votre café, à un collègue de bureau et, à la fin de la journée, par une simple réaction en chaine, vous serez responsable de cinq cents sourires.

Cet effet « boule de neige » a même était quantifié par la Framingham Heart Study, une célèbre étude de santé menée pendant plusieurs décénies sur la population de Framingham, une petite ville du Massachusetts. Elle a établi que la présence d’un.e ami.e joyeux.se (que l'on peut donc raisonnablement espérer souriant.e) dans un rayon d’environ 1,6 kilomètre de chez vous augmente vos chances de trouver le bonheur de 25 %. L'un.e vos proches voisin.es est un rayon de soleil ? Bingo ! La probabilité que vous vous sentiez heureux.se grimpe à 34 %. Pensez-y la prochaine fois que vous visiterez un appartement avec un agent immobilier. Au lieu de l’interroger sur la proximité de l’école ou de la Poste, demandez-lui plutôt où se trouve le bienheureux le plus proche !

MÉFIEZ-VOUS DES IMITATIONS

Attention, toutefois, tous les sourires ne se valent pas ! Seuls les sourires spontanés, parce qu’ils sont désintéressés, sont bénéfiques pour soi comme pour les autres. Or, il en va des sourires comme des mots : ils ne viennent pas tous du cœur. Avec l’âge, la palette des sourires ne cesse en effet de s’étoffer. Le Californien Paul Ekman, l’un des grands spécialistes mondiaux de la communication non verbale, a recensé dix-huit types de sourire différents dont un petit tiers à peine est empreint d’une joie véritable.

Le sourire extatique que nous affichons après un orgasme ou, plus sagement, devant un paysage fabuleux, est assurément de ceux-là. Tout comme le sourire de ravissement, empli de l’amour désintéressé que l’on éprouve pour son enfant, un parent ou un animal de compagnie. Citons encore le sourire méditatif, à la façon du dalaï-lama, qui transpire la sérénité et la bonté, le sourire épuisé qui conclut un effort avec la fierté du travail accompli et, last but not least, le sourire amoureux. Cette béance béate nous vient avec le premier baiser du Prince charmant ou de la Reine de cœur et nous quitte sitôt que nous comprenons qu’il y a eu une erreur de casting.

Mais à côté de ce sextet qui fait swinguer notre existence, nous fabriquons de toute pièce bien d’autres sourires. Il y a, par exemple, le sourire d’endurance (ou d’auto-encouragement) : on sourit alors même qu'on en a pleine les bottes. Le calme avant la tempête, qu'elle fasse gronder le tonnerre ou pleuvoir des larmes. Il y a les sourires de domination : ironiques, méprisants, cyniques ou sadiques, ils blessent ou menacent. Mais le gros du bataillon est formé par les sourires d’affiliation, facteurs essentiels du « vivre ensemble ». C’est avant tout le sourire de politesse qui vient avec un bonjour ou un merci.  Mais c’est aussi le sourire enjôleur du dragueur ou de la star en plein photocall, le sourire commercial du vendeur et celui, sirupeux, du diplomate, trois armes de manipulation massive. Et puis, il y a le sourire de gêne, ce sourire « oups » qui nous vient aux lèvres quand on a commis une bêtise. Lui, il s’apparente à une excuse.
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Vilains rictus ou sourires de façade, tous les sourires forcés ne sont pas forcément mal intentionnés. Au contraire, beaucoup d’entre-eux établissent entre les individus des relations apaisées, courtoises ou rassurantes. C’est ainsi que l’hôtesse de l’air (ou le steward) est tout sourire en vous accueillant à bord. Avouez que si elle vous tirait la tronche, l’idée de vous envoyer en l’air dans un grand tube en ferraille vous paraîtrait bien moins sympathique. En revanche, ne vous laissez pas avoir par son autre sourire, celui qu’elle vous sert quand elle vous présente le chariot des produits duty free. Celui-là est essentiellement motivé  par la perspective d'une commission sur les ventes.

Nous pouvons aussi nous construire un sourire comme Naf Naf une maison de briques : parce que l’homme est un loup pour l’homme et qu’il peut être parfois utile de masquer nos faiblesses ou nos déceptions. Qui n’a jamais sourit crânement à la sortie des montagnes russes, exagérément à la fin d’une blague grivoise de son chef de service ou poliment devant la bouteille de piquette ou le pâle bouquet apporté par un invité ? Dans tous les cas, on donne le change, que ce soit pour sauver son amour propre, sa carrière ou une amitié.

DISCERNER LE VRAI DU FAUX

Cette faculté de nos semblables à sourire sur commande pose néanmoins une question : en la matière, comment reconnaître le vrai du faux ? À la grandeur du sourire, pour commencer. Un sourire authentique est franc, les lèvres ouvertes laissant apparaître les dents. Mais il n’est pas pour autant exubérant. Un immense sourire, façon Ultra Brite, trahit souvent une simulation maladroite. La durée entre également en ligne de compte : les sourires authentiques sont assurément les plus longs. Mais c’est surtout à son regard que l’on jauge de la sincérité de son vis-à-vis. Quand on est joyeux, on a en effet le sourire… jusqu’aux yeux !

Depuis le XIXe siècle et les travaux du Guillaume Duchenne de Boulogne, le père de la neurologie, on sait qu’un sourire construit ne mobilise le plus souvent que les seuls zygomatiques, ces muscles qui actionnent la lèvre supérieure. Le sourire naturel, lui, engage également les muscles orbiculaires de la paupière, ceux qui décident des fameuses pattes-d’oie, ces petites rides qui se forment au coin des yeux. Il y a peu, on a même observé que le sourire vrai s’accompagne d’un léger froncement des sourcils, commandé par les muscles corrugateurs. Bref, quand on est vraiment décontracté, on contracte tous azimuts !
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Je sais ce que vous pensez : cela fait beaucoup de critères à analyser en un instant. Rassurez-vous, ce diagnostic se fait sans que vous vous en rendiez vraiment compte. En effet, parce qu’il est capable de traiter quatre milliards d’informations à la seconde (contre deux mille, seulement, pour le conscient), votre inconscient se charge de tout. Comment ? En rejouant le sourire qui nous est offert. Telle est la conclusion des travaux de Sebastian Korb (Université du Wisconsin-Madison), Didier Grandjean (Université de Genève) et de leur équipe. Menée en 2014, leur expérience a établi que nous reproduisons, par micro contractions, le schéma musculaire de notre vis-à-vis. Invisible à l’œil nu, ce mimétisme que l’on nomme aussi la cognition incarnée, nous permet de juger concrètement de l’émotion d’autrui et, du même coup, de son authenticité.

CHAMPIONS DU MONDE... DU TIRAGE DE GUEULE

Qu’il soit sincère ou simulé, un sourire fait tout le temps de l’effet. Mais sa perception n’est pas la même dans les deux cas. L’impact d’un sourire fabriqué dépend en grande partie de la culture de celui qui le reçoit. Pour les Norvégiens, il fait de vous un fou. Pour les Indiens où l’on corrompt le sourire aux lèvres, il dénonce le menteur. À l’inverse, pour les Américains, le sourire d’un commerçant est ainsi une marque de respect, de dynamisme et de convivialité. Pour les Chinois, c’est une politesse élémentaire. « Celui qui ne sait pas sourire ne pourra pas tenir une affaire » dit d’ailleurs un proverbe autochtone. En revanche, pour les Russes (et pour pas mal de leurs voisins d’Europe de l’Est), un tel sourire relève de l’hypocrisie et de la sournoiserie.

C’est que chez Poutine et ses compatriotes, c’est simple, on ne simule pas. Parce que la vie dans cette partie du monde n’a jamais été facile et ne l’est toujours pas, les codes de la politesse exigent en effet que l’on se montre sérieux et réservé en public. Quand le bonheur est rare, on ne l’étale pas, pas plus qu’on ne le galvaude par un rictus. Du coup, les Russes — qui ne font rire personne, à part peut-être ceux qui profitent encore de leurs subsides, de leur pétrole à bas coût et de leurs coups tordus — ne sourient que lorsqu’ils sont vraiment joyeux et entourés de leurs proches. D’où leur réputation d’être aussi froids que la toundra sibérienne.

« C'EST SOURIRE QUI REND HEUREUX ! »

William James
S'il est incontestablement fâcheux, le Russe est-il pour autant le roi des grincheux ? Pas sûr ! Alors, à qui le trône ? Certainement pas aux Namibiens ni aux Panaméens qui sont les champions incontestés du sourire. Du moins si l'on en croit un rapport de l'OCDE, le très sérieuse Organisation de coopération et de développement économiques, fondé sur des données collectées par l'institut Gallup. Ce dernier a posé la même question dans cent quarante-trois pays du monde : « avez-vous ri ou souri hier ? ». Ils ont été 89 % à répondre oui au Panama et en Namibie, un taux plus de deux fois supérieur à celui de la Serbie et de la Georgie.

Le premier sinistre n'est pas davantage à chercher outre-Manche. En 2010, le psychologue polonais Piotr Szarota s'est amusé à comparer les photos de profil de deux mille internautes dans dix pays différents. Son verdict ? Les Anglais sont les plus souriants, les trois quarts d'entre eux affichant leur plus beau smile à l'écran. Il est facile d'imaginer qu'ils ont la même mine radieuse au pub comme au stade, surtout après quelques pintes. Et ça doit encore sourire davantage dans les salons d'esthétique, de thé ou de coiffure londoniens, des endroits fréquentés majoritairement par les femmes. Il y a vingt ans de cela, en analysant plus de cent soixante études différentes, la psychologue Marianne LaFrance, professeure à l'université de Yale, a établi, en effet, que les femmes sont « de façon significative » plus souriantes que les hommes.  

Bon, tout ça ne résout pas notre problème : cette couronne, on la pose sur la tête de qui ? Des Gaulois, peut-être bien. Dans le classement établi par Piotr Szarota, la France apparaît comme l’un des pays les moins souriants d’Europe. Une sinistrose qu’est venu confirmer Kuba Krys. Cet autre psychologue polonais a étudié la valorisation du sourire dans plus d’une quarantaine de pays. Et, sans que leur culture, leurs conditions de vie ou les normes comportementales qui régissent leur société ne l’expliquent, les Français sont parmi ceux qui apprécient le moins un sourire qu’il soit de joie ou de politesse. Une tiédeur qui, forcément, n’invite pas à la pratique. D’où ça nous vient ? De notre mauvais caractère, sans aucun doute ! « Carrément méchant, jamais content », chantait d’ailleurs Alain Souchon au début d’une carrière qui l’aura vu moquer, avec autant de talent que de malice, les petits travers de l’Hexagone.

Voilà pourquoi, comme la majorité de mes compatriotes, je suis bougon, ronchon, grognon. Mais je me soigne. Je souris de plus en plus (et sincèrement) à la vie pour que la vie me sourit. Parce que j’ai compris au fil des ans que le sourire, qu’il soit feint ou honnête, est une force, une énergie, un vrai moment d’humanité. Et je ne sais pas vous, mais moi, de le savoir et de me dire que je vais mourir moins con (et le plus tard possible), ça me ravit. Et je n’en ai que davantage le sourire. Voilà ce qui s'appelle un cercle vertueux, non ?
Crédits photo :
Jeune fille — Pexels, via Pixabay
Maman et son bébé : Wesley Tingey, via Unsplash

Jeune homme - Elizeu Dias, via Unsplash
Le chien qui sourit : Tetiana, via Adobe Stock
L'homme : Christian Buehner, via Unsplash
Et puisqu'il se dit qu'en France, tout se termine par une chanson, je vous offre celle-là :
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