Pourquoi sommes-nous si bêtes (de compagnie) ?
J’ai eu une enfance pleine de canins ! Ruck, Love, Uno et Spirou, beauceron, teckel et fox-terriers de bonne lignée, m’ont accompagné jusqu’à la grande adolescence, peuplant aujourd’hui encore ma mémoire de leurs baballes baveuses, de leurs coups de langue qui ne l’étaient pas moins, de leurs aboiements frénétiquement joyeux au retour de l’école et de leurs regards tour à tour tendres ou implorants selon que, le museau posé sur ma cuisse, ils me réclamaient une caresse ou un bout de steak.
Que les amis des chats, cette engeance que l’on reconnaît aisément aux poils qui traînent invariablement sur leurs vêtements, se rassurent : j’ai également eu mon lot d’amitiés félines. Frimousse, Bambou, Timodor et bien d’autres ont rempli ma vie d’adulte de leurs ronronnements apaisants, de leurs attitudes souvent hautaines, mais toujours gracieuses, de leurs coups de griffe intempestifs et de ce grand moment de la vie domestique que reste le changement de la litière !
L’amour des greffiers m’est venu par hasard quand un ami (bien trop tôt disparu) m’a confié son animal le temps d’accomplir son service militaire. C’était une femelle, un « gouttière » tout ce qu’il y a de plus ordinaire, à l’exception de son nom ! Son propriétaire, un homme délicieux, mais néanmoins facétieux, l’avait en effet baptisée Foufoune. Nous nous sommes tant aimés, cette Foufoune et moi, que nous ne nous sommes jamais quittés ! Chat… badabada, chat… badabada…
UNE COMPAGNIE EN PLEINE CROISSANCE !
Mon attachement pour les animaux domestiques n’a rien d’exceptionnel. Des centaines de millions de mes contemporains nourrissent le même amour pour leurs compagnons à poils, à plumes ou à écailles. Les Argentins en sont fous ! 80% d’entre eux ont un animal de compagnie. Les Mexicains, les Russes et les Américains sont à peine moins… mordus ! En France ? Un foyer sur deux a craqué pour une ou plusieurs bestioles ! On en recense ainsi soixante-trois millions pour tout le pays. Quasiment une bête par habitant ! En près d’un demi-siècle, Mabrouk et les trente millions d’amis de Jean-Pierre Hutin ont pour le moins fait des petits !
Ça bulle un max dans l’Hexagone : près de 33 millions de poissons tournent en rond dans leurs aquariums ! Ça piaille aussi pas mal avec près de six millions de volatiles derrière les barreaux. Manifestement, Pierre Perret n’a pas été entendu, lui qui, en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, nous chantait joliment d’ouvrir la cage aux oiseaux. Et bien sûr, ça miaule et ça aboie, que la caravane passe ou pas, avec sept millions de toutous et près du double de matous. Une sacrée ménagerie !
MIEUX QUE L'ASPIRINE !
Comment expliquer cet engouement pour les animaux de compagnie ? Traduit-il notre besoin de garder un contact privilégié avec la nature ? Que nenni ! Si nous acceptons les poils sur la couette et le col roulé, la caisse qui refoule et ce casse-tête qui est de savoir qui va nourrir Félix, Rex ou Némo pendant les vacances, c’est juste par pur égoïsme. Parce que nous y trouvons largement notre compte. Disons-le tout net : nos amis les bêtes nous font tellement de bien que les croquettes devraient être remboursées par la Sécurité Sociale ! Une véritable panacée qui agit autant sur notre physique que sur notre moral…
« TOUT COMME L'HOMME, LES ANIMAUX RESSENTENT LE PLAISIR ET LA DOULEUR, LE BONHEUR ET LE MALHEUR. »
UNE SANTÉ AU POIL !
Les bienfaits du monde du silence ne sont rien en regard de ceux que nous apportent nos quadrupèdes préférés. Par leur présence et leur bienveillance, chiens, chats, lapins, hamsters, rats et autres furets apportent des réponses pertinentes aux maux de notre société. Ils comblent en effet nos solitudes. Mieux : ils abrègent le célibat en nous rapprochant de nos semblables. 20% de nos compatriotes âgés de 25 à 34 ans ont ainsi confessé aux sondeurs d’Opinion Way une rencontre amoureuse provoquée par leur animal de compagnie.
Nos compagnons velus modèrent également nos angoisses et renforcent une estime de soi que ne cessent d’égratigner la compétition sociale et le « tout à l’égo » de nos vies digitales. C’est qu’ils ne nous jugent pas, eux ! Ils nous prennent comme nous sommes et ne nous aiment pas moins au fil des années. C'est d'ailleurs l'une des principales différences entre l'homme marié et le chien : Médor, lui, remue encore la queue quand la balance de sa maîtresse dénonce quelques kilos de trop !
L’apport de notre compagnon à poils n’est pas seulement psychologique ; il est aussi chimique. Il est prouvé que notre animal de compagnie modifie positivement notre métabolisme ! À chaque fois que nous jouons avec lui, que nous le caressons ou même que nous le regardons, notre production d’ocytocine, de sérotonine et de dopamine, les hormones du bonheur, augmente tandis que celle de la noradrénaline et du cortisol, facteurs de stress, diminue. C’est tellement vrai que, sur la foi d’une étude de l’Université de Virginie sur l’impact des animaux domestiques sur la productivité de leurs maîtres, certaines sociétés américaines ont permis à leurs employés d’amener les leurs sur leur lieu de travail. Voilà une revendication qui, pour une fois, justifierait une grève de la fonction publique !
Champion incontesté de la remise en forme : le chien ! La compagnie d’un labrador ou d’un yorkshire est tout aussi bénéfique sur notre silhouette et les résultats de notre prise de sang que celle d’un coach. Et pour cause : la promenade quotidienne du toutou est un exercice physique salvateur. L’Université de Liverpool s’est ainsi attelée à comparer le temps de marche entre ceux qui ont un chien et ceux qui n’en ont pas. Les premiers marchent trois heures vingt de plus par semaine que les autres ! Soit un gain hebdomadaire de treize kilomètres en moyenne. Près de 700 kilomètres par an. Un Paris Marseille ou peu sans faut !
Et ça ne s’arrête pas là : l’effort appelant l’effort, le pourcentage des propriétaires de chien pratiquant régulièrement une activité physique, est plus important que pour le reste de la population. Le résultat : un poids, un taux de cholestérol et de triglycérides mieux maîtrisés, un risque de maladie cardiovasculaire en baisse de 23% et une espérance de vie améliorée. Rien que ça !
DES ENNEMIS DE LA NATURE ?
Comme toutes les médailles, celles qui pendent aux colliers de nos bêtes ont un revers. Et même plusieurs ! La charge financière pour commencer. Le dépense totale des Français pour leur faune domestique flirte avec les cinq milliards d’euros. À ce prix là, on les nourrit, on les équipe, on les soigne et on les assure. En revanche, cette somme ne tient pas compte des cinquante millions d’euros consacrés à la réparation, voire au remplacement pur et simple des huit millions de smartphones, tablettes et ordinateurs portables que nos adorables compagnons massacrent chaque année en jouant avec, en les faisant tomber ou, tout simplement, en posant leurs sales papattes dessus !
Il y a d'autres conséquences négatives à notre amour pour les animaux de compagnie. La fragilisation des écosystèmes, par exemple. Relâchées en masse dans la nature, les fameuses tortues de Floride sont une plaie pour nos rivières, leurs faunes et leurs flores. Quant aux chats, ils n'ont de cesse d'affaiblir la biodiversité. L’Union internationale pour la conservation de la nature, l’une des plus grandes ONG environnementales au monde, a d’ailleurs classé Felix, Sylvestre, Duchesse et leurs petits camarades parmi les espèces nuisibles. Il faut dire qu’avec l’homme, le chat est la seule espèce vivante à chasser pour le plaisir. Chaque année, plusieurs milliards d’oiseaux, de reptiles et de petits mammifères périssent ainsi sous les griffes de nos cruels minets.
Autres griefs contre les griffus : la pollution. Toutes les semelles en ont fait un jour l’amère expérience : notre monde croule sous les déjections canines. Chaque année, malgré un ramassage obligatoire depuis 2002, près de six millions de tonnes de crottes souillent les seuls trottoirs parisiens !
Pire encore : le bilan carbone de nos chiens et chats est effroyable. Entre les litières, la nourriture et tous les emballages qui vont avec, l’empreinte écologique d’un seul de ces animaux est proche de celle d’un SUV ! Gregory Okin, membre de l’UCLA, la fameuse université de Los Angeles, a calculé que l’alimentation des 163 millions de dogs et cats yankees génère tous les ans 64 millions de tonnes d'équivalent CO2. C’est autant que 13,5 millions de voitures ! Un chiffre qui donne à réfléchir !
Doit-on pour autant se priver de la compagnie de ces animaux ? Sans doute pas ! Avant d’en arriver à cette extrémité, on peut commencer par adopter quelques bonnes pratiques. Privilégier, par exemple, la litière végétale, recyclable en compost, même si elle est généralement plus chère que son équivalent minérale qui, elle, finit invariablement dans les incinérateurs. Acheter ses croquettes en vrac, puisque de plus en plus de magasins le proposent. Mettre une clochette au collier de votre Grosminet pour que tous les Titi de votre jardin l'entendent approcher. Préférer une gamelle en fer à un modèle en plastique. Veiller à ne pas suralimenter nos compagnons. Un chat sur quatre et plus d’un chien sur trois est en surpoids, voire carrément obèse. C’est tout aussi néfaste pour sa santé que pour celle de notre planète ! Et surtout, se contenter d’un seul chien ou chat. Il suffit à combler le foyer de tous les bienfaits susmentionnés.
Voilà pourquoi je songe à donner un jour un successeur et un seul à Foufoune ! Un poisson, pourquoi pas. Je l’appellerai Doliprane. Ou bien un sympathique quadrupède que je baptiserai Prozac. Et je ne sais pas pour vous, mais moi, rien que de savoir toutes les bonnes choses qui se cachent derrière le nom de mon compagnon, et de me dire que je vais mourir moins con (et, grâce à lui, le plus tard possible), ça me ravit. Pour un peu, j’en remuerais la queue !
Le chien — Péter Göblyös, via Pixabay
L'orang-outan : Sven Lachmann, via Pixabay
Le chat à l'affût - Ekaterina Guseva, via Pixabay
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J’ai eu une enfance pleine de canins ! Ruck, Love, Uno et Spirou, beauceron, teckel et fox-terriers de bonne lignée, m’ont accompagné jusqu’à la grande adolescence, peuplant aujourd’hui encore ma mémoire de leurs baballes baveuses, de leurs coups de langue qui ne l’étaient pas moins, de leurs aboiements frénétiquement joyeux au retour de l’école et de leurs regards tour à tour tendres ou implorants selon que, le museau posé sur ma cuisse, ils me réclamaient une caresse ou un bout de steak.
Que les amis des chats, cette engeance que l’on reconnaît aisément aux poils qui traînent invariablement sur leurs vêtements, se rassurent : j’ai également eu mon lot d’amitiés félines. Frimousse, Bambou, Timodor et bien d’autres ont rempli ma vie d’adulte de leurs ronronnements apaisants, de leurs attitudes souvent hautaines, mais toujours gracieuses, de leurs coups de griffe intempestifs et de ce grand moment de la vie domestique que reste le changement de la litière !
L’amour des greffiers m’est venu par hasard quand un ami (bien trop tôt disparu) m’a confié son animal le temps d’accomplir son service militaire. C’était une femelle, un « gouttière » tout ce qu’il y a de plus ordinaire, à l’exception de son nom ! Son propriétaire, un homme délicieux, mais néanmoins facétieux, l’avait en effet baptisée Foufoune. Nous nous sommes tant aimés, cette Foufoune et moi, que nous ne nous sommes jamais quittés ! Chat… badabada, chat… badabada…
UNE COMPAGNIE EN
PLEINE CROISSANCE !
Mon attachement pour les animaux domestiques n’a rien d’exceptionnel. Des centaines de millions de mes contemporains nourrissent le même amour pour leurs compagnons à poils, à plumes ou à écailles. Les Argentins en sont fous ! 80% d’entre eux ont un animal de compagnie. Les Mexicains, les Russes et les Américains sont à peine moins… mordus ! En France ? Un foyer sur deux a craqué pour une ou plusieurs bestioles ! On en recense ainsi soixante-trois millions pour tout le pays. Quasiment une bête par habitant ! En près d’un demi-siècle, Mabrouk et les trente millions d’amis de Jean-Pierre Hutin ont pour le moins fait des petits !
Ça bulle un max dans l’Hexagone : près de 33 millions de poissons tournent en rond dans leurs aquariums ! Ça piaille aussi pas mal avec près de six millions de volatiles derrière les barreaux. Manifestement, Pierre Perret n’a pas été entendu, lui qui, en un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, nous chantait joliment d’ouvrir la cage aux oiseaux. Et bien sûr, ça miaule et ça aboie, que la caravane passe ou pas, avec sept millions de toutous et près du double de matous. Une sacrée ménagerie !
MIEUX QUE L'ASPIRINE !
Comment expliquer cet engouement pour les animaux de compagnie ? Traduit-il notre besoin de garder un contact privilégié avec la nature ? Que nenni ! Si nous acceptons les poils sur la couette et le col roulé, la caisse qui refoule et ce casse-tête qui est de savoir qui va nourrir Félix, Rex ou Némo pendant les vacances, c’est juste par pur égoïsme. Parce que nous y trouvons largement notre compte. Disons-le tout net : nos amis les bêtes nous font tellement de bien que les croquettes devraient être remboursées par la Sécurité Sociale ! Une véritable panacée qui agit autant sur notre physique que sur notre moral…
« TOUT COMME L'HOMME, LES ANIMAUX RESSENTENT LE PLAISIR ET LA DOULEUR, LE BONHEUR ET LE MALHEUR. »
UNE SANTÉ AU POIL !
Les bienfaits du monde du silence ne sont rien en regard de ceux que nous apportent nos quadrupèdes préférés. Par leur présence et leur bienveillance, chiens, chats, lapins, hamsters, rats et autres furets apportent des réponses pertinentes aux maux de notre société. Ils comblent en effet nos solitudes. Mieux : ils abrègent le célibat en nous rapprochant de nos semblables. 20% de nos compatriotes âgés de 25 à 34 ans ont ainsi confessé aux sondeurs d’Opinion Way une rencontre amoureuse provoquée par leur animal de compagnie.
Nos compagnons velus modèrent également nos angoisses et renforcent une estime de soi que ne cessent d’égratigner la compétition sociale et le « tout à l’égo » de nos vies digitales. C’est qu’ils ne nous jugent pas, eux ! Ils nous prennent comme nous sommes et ne nous aiment pas moins au fil des années. C'est d'ailleurs l'une des principales différences entre l'homme marié et le chien : Médor, lui, remue encore la queue quand la balance de sa maîtresse dénonce quelques kilos de trop !
L’apport de notre compagnon à poils n’est pas seulement psychologique ; il est aussi chimique. Il est prouvé que notre animal de compagnie modifie positivement notre métabolisme ! À chaque fois que nous jouons avec lui, que nous le caressons ou même que nous le regardons, notre production d’ocytocine, de sérotonine et de dopamine, les hormones du bonheur, augmente tandis que celle de la noradrénaline et du cortisol, facteurs de stress, diminue. C’est tellement vrai que, sur la foi d’une étude de l’Université de Virginie sur l’impact des animaux domestiques sur la productivité de leurs maîtres, certaines sociétés américaines ont permis à leurs employés d’amener les leurs sur leur lieu de travail. Voilà une revendication qui, pour une fois, justifierait une grève de la fonction publique !
Champion incontesté de la remise en forme : le chien ! La compagnie d’un labrador ou d’un yorkshire est tout aussi bénéfique sur notre silhouette et les résultats de notre prise de sang que celle d’un coach. Et pour cause : la promenade quotidienne du toutou est un exercice physique salvateur. L’Université de Liverpool s’est ainsi attelée à comparer le temps de marche entre ceux qui ont un chien et ceux qui n’en ont pas. Les premiers marchent trois heures vingt de plus par semaine que les autres ! Soit un gain hebdomadaire de treize kilomètres en moyenne. Près de 700 kilomètres par an. Un Paris Marseille ou peu sans faut !
Et ça ne s’arrête pas là : l’effort appelant l’effort, le pourcentage des propriétaires de chien pratiquant régulièrement une activité physique, est plus important que pour le reste de la population. Le résultat : un poids, un taux de cholestérol et de triglycérides mieux maîtrisés, un risque de maladie cardiovasculaire en baisse de 23% et une espérance de vie améliorée. Rien que ça !
DES ENNEMIS DE LA NATURE ?
Comme toutes les médailles, celles qui pendent aux colliers de nos bêtes ont un revers. Et même plusieurs ! La charge financière pour commencer. Le dépense totale des Français pour leur faune domestique flirte avec les cinq milliards d’euros. À ce prix là, on les nourrit, on les équipe, on les soigne et on les assure. En revanche, cette somme ne tient pas compte des cinquante millions d’euros consacrés à la réparation, voire au remplacement pur et simple des huit millions de smartphones, tablettes et ordinateurs portables que nos adorables compagnons massacrent chaque année en jouant avec, en les faisant tomber ou, tout simplement, en posant leurs sales papattes dessus !
Il y a d'autres conséquences négatives à notre amour pour les animaux de compagnie. La fragilisation des écosystèmes, par exemple. Relâchées en masse dans la nature, les fameuses tortues de Floride sont une plaie pour nos rivières, leurs faunes et leurs flores. Quant aux chats, ils n'ont de cesse d'affaiblir la biodiversité. L’Union internationale pour la conservation de la nature, l’une des plus grandes ONG environnementales au monde, a d’ailleurs classé Felix, Sylvestre, Duchesse et leurs petits camarades parmi les espèces nuisibles. Il faut dire qu’avec l’homme, le chat est la seule espèce vivante à chasser pour le plaisir. Chaque année, plusieurs milliards d’oiseaux, de reptiles et de petits mammifères périssent ainsi sous les griffes de nos cruels minets.
Autres griefs contre les griffus : la pollution. Toutes les semelles en ont fait un jour l’amère expérience : notre monde croule sous les déjections canines. Chaque année, malgré un ramassage obligatoire depuis 2002, près de six millions de tonnes de crottes souillent les seuls trottoirs parisiens !
Pire encore : le bilan carbone de nos chiens et chats est effroyable. Entre les litières, la nourriture et tous les emballages qui vont avec, l’empreinte écologique d’un seul de ces animaux est proche de celle d’un SUV ! Gregory Okin, membre de l’UCLA, la fameuse université de Los Angeles, a calculé que l’alimentation des 163 millions de dogs et cats yankees génère tous les ans 64 millions de tonnes d'équivalent CO2. C’est autant que 13,5 millions de voitures ! Un chiffre qui donne à réfléchir !
Doit-on pour autant se priver de la compagnie de ces animaux ? Sans doute pas ! Avant d’en arriver à cette extrémité, on peut commencer par adopter quelques bonnes pratiques. Privilégier, par exemple, la litière végétale, recyclable en compost, même si elle est généralement plus chère que son équivalent minérale qui, elle, finit invariablement dans les incinérateurs. Acheter ses croquettes en vrac, puisque de plus en plus de magasins le proposent. Mettre une clochette au collier de votre Grosminet pour que tous les Titi de votre jardin l'entendent approcher. Préférer une gamelle en fer à un modèle en plastique. Veiller à ne pas suralimenter nos compagnons. Un chat sur quatre et plus d’un chien sur trois est en surpoids, voire carrément obèse. C’est tout aussi néfaste pour sa santé que pour celle de notre planète ! Et surtout, se contenter d’un seul chien ou chat. Il suffit à combler le foyer de tous les bienfaits susmentionnés.
Voilà pourquoi je songe à donner un jour un successeur et un seul à Foufoune ! Un poisson, pourquoi pas. Je l’appellerai Doliprane. Ou bien un sympathique quadrupède que je baptiserai Prozac. Et je ne sais pas pour vous, mais moi, rien que de savoir toutes les bonnes choses qui se cachent derrière le nom de mon compagnon, et de me dire que je vais mourir moins con (et, grâce à lui, le plus tard possible), ça me ravit. Pour un peu, j’en remuerais la queue !
Le chien — Péter Göblyös, via Pixabay
L'orang-outan : Sven Lachmann, via Pixabay
Le chat à l'affût - Ekaterina Guseva, via Pixabay